Mes chemins en Bretagne - Pierre Dubois & Hervé Glot







On ne pouvait que soupçonner la force de cette alchimie !

Pierre Dubois, son don fabuleux pour souffler sur les mots cendrés et éveiller d'une note habile leur crépitante et secrète anima. Hervé Glot, qui veille avec une tendresse et une profondeur saisissantes à la beauté de l'instant. Instants et secrets dont ils caressent le paradoxe sauvage, avec des images et des mots qui sont à la fois témoins de l'éphémère et prismes des grands cycles. Ces compagnons de grands chemins nous offrent avec cet ouvrage le trésor de leur complicité et un sentier à suivre…

Le promeneur nous invite à lui emboiter le pas au milieu des souvenirs, les souvenirs d’une Bretagne qu’on ne trouve pas en carte postale ni sur aucune autre carte, d’ailleurs. Parcourir la sente l’esprit rivé à un itinéraire serait une erreur, le vagabond prend soin de nous le rappeler en semant de-ci de-là un refrain d’écolier, une ritournelle qui favorise le passage…Le passage à la rêverie où le passé nous joue un tour de poupée gigogne, l’adulte et l’enfant marchent ainsi côte à côte, habités par un même lieu. Le présent que les rus enchantés de Bretagne ont fait à Pierre, c’est de toujours l’appeler à revenir en arrière…À moins que ce ne soit plus loin encore, vers cet « Autre Côté » que les brumes dessinent le temps d’une respiration, d’une halte distraite ou au détour d’un poème que le cœur aventureux fredonne. Et voilà, le tour est joué, le sort jeté, le malicieux pèlerin que nous croyions suivre a fait sept fois le tour de notre esprit. Ce qui ne semblait mener nulle-part a doucement dérivé vers ce Never-Never Land et pénétré notre cœur d’une délicieuse nostalgie. Les souvenirs, qui croyait-on ne pourraient appartenir qu’à lui, nous habitent et nous transforment en passeurs de rêves. Juchés en fée familière sur l’épaule du voyageur, entre son chapeau et son veston noirs où nous nous sommes fait un nid dru de crins de barbe, les yeux étincelants de gourmandise à l’approche du prochain sentier. Il a pris soin de les laisser sauvages ces chemins, ils ne courent jamais la même piste, car ils sont de ceux « qui se font tout seuls ». Nous suivons leurs volontés, leurs dérives et virettes, nous les laissons tricoter le hasard...C’est la première fois qu’il nous y emmène et pourtant il règne ici le parfum familier de « toutes les autres fois » et tous les autrefois…Qu’une sornette, une suite de notes révèle. Une clé de sort, le précieux « Il était une fois… ».

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